Thibaut Grasset : le pari du végétal

Chaque campagne culturale qui s’ouvre est un nouveau pari pour Thibaut Grasset. Cultivateur dans l’Aube, il conduit ses cultures sur 227 hectares. Outre un assolement classique de colza, blé, betteraves et orge, il affectionne d’autres itinéraires plus pointus. Son objectif premier : la qualité !
Thibaut Grasset fait partie de cette génération d’agriculteurs qui a su concilier tradition familiale et choix personnalisés. Certes, il est devenu gérant de la ferme familiale en 2018, à la suite de son père, après avoir été quatre ans salarié de l’exploitation et quatre ans cogérant.
Mais auparavant, il s’est dessiné un profil bien à lui, prolongeant son bac scientifique par un cursus en école d’ingénieur agricole à Beauvais. Diplômé, il répond en 2007 aux sollicitations d’une banque, qui recherche des conseillers pour une clientèle agricole. Thibaut saisit cette opportunité dont il tire encore aujourd’hui des bénéfices pour sa propre gestion !
Retour aux sources
C’est en 2011 que le naturel revient au galop. Il se lasse de ses journées à la banque. L’envie n’est plus là. C’est donc l’année des grandes décisions ! Thibaut (qui avait rencontré sa future épouse à Beauvais) se marie et décide de rejoindre la ferme familiale de Marnay-sur-Seine, en manque de bras. En 2018, le père de famille de 34 ans (deux enfants), en devient l’unique gérant et son père retraité prend la place du salarié. Sur le terroir argilo-calcaire du nord-ouest aubois, il fait perdurer le système familial : la grande culture et la production de plein-champ (pomme de terre et oignons), mais aussi du stockage à la ferme (réfrigéré pour les légumes) et une commercialisation diversifiée. Il améliore aussi le système d’irrigation, autre atout très important.
Le défi de la qualité
Cultivateur et ingénieur dans l’âme, Thibaut Grasset trouve une vraie satisfaction dans son lien à la terre et aux productions végétales. La grande culture (blé, orge, colza et betteraves) s’étend sur près de 200 hectares mais s’avère être la moins chronophage. Ce sont les quelque 27 hectares de pommes de terre et d’oignons qui réclament le plus d’attention : « En définitive, c’est mon activité principale. Ces cultures demandent un savoir-faire pointu et de l’investissement. Chaque mise en culture est un nouveau défi, car les charges sont élevées, le marché est aléatoire et les cultures sensibles. La moindre erreur et le rendement est fortement sanctionné. Sachant que la qualité influe aussi sur la rentabilité, presque autant que la quantité. »
Thibaut aime cette exigence et profite volontiers de l’effervescence des périodes de récoltes. Avec près de vingt salariés mobilisés sur deux semaines, il rompt avec la solitude quotidienne qui prévaut le reste de l’année. Sa collaboration pour le tournage de la web-série Farmi lui a fourni une nouvelle occasion de partager sur son métier. Un projet auquel il a adhéré assez logiquement. Adepte des nouvelles technologies agricoles (traçabilité, GPS, modulation parcellaires, OAD, relevés météos par sondes), Thibaut avait fait partie du panel d’agriculteurs consultés pour le lancement de l’application mobile Farmi.